LA MÉMOIRE : un voyageur du temps, 2007

La mémoire : un voyageur du temps, 2007

Série de 15 photographies.

La mémoire : un voyageur du temps

« On meurt deux fois, on meurt quand on meurt, et on meurt une deuxième fois, quand on trouve votre photo et que plus personne ne sait de qui il s’agit »
Christian Boltanski

Mon travail tente aujourd’hui de symboliser cette seconde mort. En neuf images la mémoire disparaît…

Mais la photographie n’est pas que la tentative impossible d’arrêter la course du temps. Je crois qu’elle nous aide à sauvegarder une émotion, une sensation que nous éprouvons à l’instant de la prise de vue ; et c’est au moment du développement que nous tentons de les retrouver.

Le développement nous donne l’occasion de redéployer les émotions enfermées dans la boîte noire, parfois il y a très longtemps, et de les retrouver. Souvent, faute de temps, nous n’avions pas pu vivre pleinement nos expériences, et nous les avions précieusement mises de côté.

La photographie n’est-elle pas alors comme un voyage dont la course peut nous rapprocher de nous-mêmes.

C’est en ce sens que je vous propose de considérer chaque grande image comme le commencement d’une histoire connue de vous seul…

Suite accompagnée de l’orange en 9 images

Ce travail est basé sur la symbolique.

L’orange, symbole de fécondité, est enfermée dans une sorte de cercueil fait de glace, l’eau étant symbole de régénérescence.
Ce cercueil nous garde intact quelques temps puis fond comme s’estompent peu à peu les souvenirs, jusqu’à ce que vienne le jour où plus personne ne vous reconnaît.

Neuf photographies, neuf étant le dernier de la série des chiffres, il annonce à la fois une fin et un recommencement.

Pour ceux qui croient en la réincarnation, nous retrouvons ici l’idée de nouvelle naissance et de germination en même temps que celle de la mort.

Pour les autres neuf exprime la fin d’un cycle, l’achèvement d’une course, la fermeture de la boucle, donc la mort. Selon les évangiles, Jésus est crucifié à la troisième heure, il commence son agonie à la sixième et expire à la neuvième.

Paradoxalement, neuf est le temps de « gestation » humaine, nous rejoignons ici, l’idée de la fécondité que symbolise l’orange.